C’est une question que Rémi Bachelet a posée récemment, face à l’émergence des Moocs. Beaucoup d’universités ou grandes écoles se lancent sur cette activité. Je n’ose pas encore dire « sur ce marché ». Fort de quelques Moocs suivis, avec plus ou moins d’assiduité, je tente une contribution à travers un graphique.
La plateforme
Sur ce dessin, j’ai omis la question souvent posée de la plateforme. Bien entendu, elle doit être adaptée à ce que le formateur propose comme activité pédagogique. La réactivité de l’équipe technique autour de la plateforme est sans doute aussi importante, comme pour n’importe quelle plateforme de e-learning. Avoir des interlocuteurs capables de comprendre l’intention pédagogique et les contenus, comme chez Unow a sans doute été un atout du dernier Mooc GdP et du Mooc effectuation.
Le formateur et son équipe
De la même façon, tout le monde a évoqué l’importance du formateur. La compétence, le sens pédagogique, l’élocution… Autant de critères que l’on cite spontanément. On pourrait ajouter des compétences d’animation. Contrairement à la formation en présentiel, voire au e-learning classique, le formateur en Mooc doit mobiliser une équipe autour de lui. Cette équipe compte des professionnels, des bénévoles, des techniciens, des spécialistes du contenu, etc. Ses contours sont flous. Ceux qui s’engagent en début de mois ne sont peut-être plus disponibles à la fin. Il y a une grande volatilité dont il faut tenir compte.
Pendant la phase de lancement, puis pendant le Mooc, il faut un minimum d’animation sur les réseaux sociaux. Il s’agit de donner aux apprenants le sentiment qu’il se passe quelque chose. En amont, cela fait émerger un sentiment d’impatience. Quelques premières informations sont données sur le cours, sur l’augmentation du nombre d’inscrits, etc. Le Mooc de Matt Mac Garrity de l’Université de Washington sur la communication orale, le Mooc GdP ou effectuation ont bien utilisé cette approche. Pendant le Mooc, les réseaux relaient et amplifient l’expérience des apprenants. A la fin de l’expérience, les liens doivent être maintenus. Les participants ont un sentiment d’appartenance commun, qui fera d’eux les meilleurs communicants auprès des prochains inscrits.
Maintenir l’attention des apprenants
Le Mooc doit maintenir l’attention de ses apprenants sur toute la durée du Mooc. Si on lâche une semaine, on risque fort d’abandonner, ou de garder le retard. Oublier le délai prévu pour une évaluation et se voir attribuer une note nulle suffit à se démobiliser. L’équipe du Mooc doit garder le lien, relancer ceux qui n’ont pas rendu un devoir, répéter les délais et encourager ceux qui sont sur le point d’abandonner. Mais les Moocs qui comme « Design 101 » sur Iversity envoient un mail par jour peuvent aussi décourager. Partez quelques jours loin de toute connexion, et vous aurez plusieurs mails en retard des formateurs de ce Mooc.
Les évaluations peuvent aussi poser des jalons dans le temps, et maintenir l’attention sur la durée du Mooc. Plus encore, les possibilités données à l’apprenant d’apprécier sa progression, de s’auto-évaluer. Les badges sont un éléments, mais lorsque la nouveauté est passée, y fait-on encore attention ?
La place de l’apprenant
Les échanges focalisent beaucoup sur la qualité des vidéos, des « slides », etc. J’ai beaucoup apprécié le Mooc effectuation, et pourtant, le faux carnet à spirale en fond d’écran du Mooc effectuation ne m’a pas emballé, tout comme la vidéo de la taille d’un ongle.
Il me semble que la qualité d’un Mooc et son succès sont davantage liés aux situations d’apprentissage et d’évaluation proposées, plus concrètement, à ce qu’on demande aux apprenants (étude de cas, QCM, prise de note collaborative, évaluation par les pairs, recherche sur internet, utilisation d’applications web, etc).
Réfléchir sur la place de l’apprenant, c’est aussi lui permettre de mettre en valeur son travail. Beaucoup de personnes qui suivent des Moocs sont en réorientation professionnelle ou en recherche d’emploi. Le Mooc est un moyen de démontrer des compétences, et pas simplement à travers un certificat.
Encore plus ! Le Mooc vient parfois rencontrer un projet, une action. L’apprenant ne va pas simplement chercher à mettre en évidence ses apprentissages, mais à mener à bien son projet grâce aux éléments appris dans le Mooc. A ce stade, on peut véritablement parler de réussite. Bien entendu, c’est assez difficile de généraliser. Certains Moocs sont davantage orientés sur des aspects culturels.
Dans certains Moocs, de type X-Moocs, il s’agit d’absorber des connaissances et de les démontrer. Dans d’autres Moocs, de type C-Moocs, on peut avoir le sentiment d’être laissé à soi-même avec l’injonction de faire quelque chose, de se lancer, de se lâcher… Y a-t-il un bon équilibre ? Pas sur ! Des apprenants vont rechercher des consignes précises, et d’autres vont apprécier qu’on leur laisse de l’autonomie.
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A reblogué ceci sur Isabelle Quentin.
et perso, je penses de plus en plus qu’il faut proposer une expérience, peu importe la forme qu’elle prenda, mooc ou non mooc
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